Lors d’une conférence de presse organisée le 11 novembre à Rabat, les initiateurs de l’appel à débat sur le « développement entravé » et la répartition inégale des richesses ont expliqué que « la situation préoccupante que connaît actuellement le Maroc en matière de développement est due essentiellement à son système économico-politique basée sur l’absence de comptes à rendre, le clientélisme et l’économie de rente ».
« Le vrai problème dont souffre le Maroc, c’est d’abord qu’il ne crée pas suffisamment de richesses du fait de la faiblesse structurelle de sa croissance économique. Ensuite, on peut dire que le peu de richesse qui est créé est souvent accaparé par les rentiers et les puissants », explique le militant associatif et homme d’affaires, Karim Tazi. De son côté, l’économiste Najib Akesbi déplore qu’il n’y ait pas de mécanisme institutionnel qui permette de corriger les éventuelles erreurs des différentes politiques publiques mises en œuvre depuis les années 1960. Et d’ajouter qu’il faut au plus vite les mettre en place si l’on veut créer les conditions d’une future émergence.
Des principes fondamentaux plutôt que des stratégies
Pour proposer des solutions à cette problématique du développement entravé, les initiateurs de cet appel, qui sont issus de courants de pensée divers, vont organiser une série de rencontres et tables rondes thématiques dans différentes villes du pays. Ils vont ensuite en tirer un rapport global sans tabous ni lignes rouges sur « les véritables obstacles » au développement dans tous les domaines, notamment l’éducation, l’économie, la politique, et la culture. Le rapport contiendra également une série de propositions.
Ce groupe de réflexion se propose de réfléchir sur des principes fondamentaux plutôt que des stratégies. « Ces principes seront articulés principalement autour de la démocratie dans la désignation du décideur public, de la transparence dans l’élaboration des décisions − dans la mesure où la plupart de celles-ci sont prises à huis clos dans des cercles échappant à la transparence et la participation citoyenne −, et la responsabilité et le fait de rendre des comptes, y compris face au suffrage universel », nous précise Fouad Abdelmoumni. Pour travailler sur ce chantier, les initiateurs ont constitué plusieurs commissions parmi lesquelles on trouve une commission constitutionnelle et politique, une commission économique, une commission sociale et une commission chargée de la culture et des valeurs.
Pour rappel, suite au discours royal du 30 juillet qui a posé la question de la richesse et de sa répartition, 84 intellectuels, journalistes, acteurs culturels, politiques et économiques ont signé un appel à l’ouverture d’un débat national sur la richesse du Maroc et sa répartition. Selon les responsables de cet initiative, c’est la première fois que des acteurs politiques d’Al Adl Wal Ihsane, du PSU, du PJD, et de l’USFP vont travailler aux côtés de militants associatifs, d’universitaires, d’artistes et de chefs d’entreprises sur des problématiques globales ayant trait au développement économique, social, culturel et humain au Maroc.
Si au lieu de donner du travail aux jeunes certains politiciens « hommes d’affaires »… financent la subversion,ce n’est pas étonnant que l’économie du pays stagne.